Gaëtan MENGUY

Bonjour Gaëtan, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Gaëtan Menguy, j’ai 40 ans, je suis joueur de tennis fauteuil professionnel, numéro 3 français et 21e mondial ! Je vis et je m’entraîne à St-Hilaire-de-Riez. Je travaille également en tant que responsable d’un service de production de terrasses en bois. Et pour finir (c’est très important pour moi), je suis papa d’une petite fille de 11 ans !


Comment t’es-tu intéressé au tennis fauteuil et depuis quand pratiques-tu ce sport ?

J’ai commencé le tennis fauteuil en 2009 et je m’y suis intéressé grâce à un ami : on pratiquait le basket fauteuil ensemble, lui a fait STAPS et voulait créer une section handisport. J’ai donc testé par pur plaisir au début, et puis j’ai été piqué par le tennis fauteuil et n’ai plus jamais lâché ce sport.


Quels sont les aspects les plus exigeants du tennis fauteuil par rapport au tennis ?

Que ce soit en tennis fauteuil ou en tennis tout court, l’aspect mental est très exigeant. L’autre aspect, plus spécifique au tennis fauteuil, est la gestion du déplacement en fauteuil, et plus spécialement les petits déplacements. Il faut être très rigoureux au niveau du déplacement et de l’explosivité, ce qui demande une grande agilité et beaucoup de travail.

 


Comment se déroule ton entraînement en vue des Jeux Paralympiques de Paris 2024 ?

Il se passe bien, et est intense : entre 20 et 25 heures par semaine. Il faut compter entre 12 et 15h de tennis « pur ». Pour la préparation physique, je m’entraîne entre 1h et 1h30 par jour, 5 jours par semaine

Il y a également de la préparation mentale, et de la préparation plus spécifique à mon handicap comme de la kinésithérapie.

 

Comment gères-tu la pression liée à la compétition et aux Jeux à venir ?

Je la gère comme je peux, ce n’est pas toujours facile ! Même en ayant vécu les Jeux de Tokyo, pour ceux de Paris c’est quand même un peu différent : il y a beaucoup d’enjeux, de pression et d’envie ! Il y a aussi un côté très chouette et excitant mais il faut rester concentré sur le jeu, la priorité.

Pour gérer la pression, je m’appuie également sur mes 3 autres piliers : ma famille, mon travail et mon handicap. Cela me permet de garder les pieds sur terre et de rester humble par rapport à tout ça, de me préparer au mieux et le plus sereinement possible en vue de cette période très particulière.



Qu’est-ce qui te motive au quotidien à continuer à t’améliorer dans la pratique de ton sport ?

Même s’il y a beaucoup d’heures d’entraînement, ce qui continue à me motiver c’est le plaisir du jeu, qui est essentiel ! J’ai la chance d’avoir un entraîneur (Julien Morineau) qui continue à apporter un côté ludique à presque chacun de nos entraînements, donc ça reste un plaisir jusqu’au bout (même si je ne vais pas mentir, il y a des entraînements plus ou moins difficiles 😉).

 

Quel est ton moment préféré dans ta carrière à date ?

J’ai envie d’en citer deux.

Le premier a eu lieu à St-Hilaire-de-Riez, lorsque j’ai gagné les championnats de France 2e série en 2012, ça a été pour moi un moment très fort, d’autant plus que je ne m’entraînais pas encore ici à l’époque, donc quand je suis revenu en 2017 pour m’entraîner, ça a été doublement fort en émotions.

Le deuxième, c’est quand on a remporté les championnats du monde par équipe en 2017, avec l’équipe de France en Sardaigne. Le fait de vivre cette victoire avec toute l’équipe était magique !


Quel est le meilleur conseil que tu aies jamais reçu ?

Il remonte au tout début de mon projet sportif, à l’époque je travaillais à plein temps. J’avais décidé de quitter mon emploi pour me lancer dans le tennis, et mon patron qui m’a laissé partir avec beaucoup de bienveillance, m’avait dit « le sport, qui plus est de haut niveau, reste éphémère ». J’ai toujours gardé cette phrase en tête parce que je trouve qu’il a raison, il faut faire attention à prendre soin de tous ses piliers dans la vie (notamment familial), c’est quelque chose qui m’a toujours tenu à cœur depuis le début, et permis de rester en phase avec qui je suis.


Comment décrirais-tu ta relation avec ton coach ?

C’est une relation très forte ! On s’entraîne ensemble avec Julien Morineau depuis 2017. Depuis 2 ans, il m’accompagne beaucoup sur les tournois. On partage d’ailleurs une belle victoire !

L’entraîneur de tennis, c’est un pilier central qui nous connaît par cœur. Nous sommes très proches, au-delà du jeu je pense que c’est important qu’il me connaisse vraiment bien personnellement, et on peut dire que je le connais très bien aussi !


Quel conseil donnerais-tu à des débutants qui souhaiteraient se lancer dans le tennis fauteuil ?

Je conseillerais de persévérer parce que c’est un sport qui est très difficile notamment au début. On en a parlé plus haut mais appréhender les déplacements en fauteuil peut être assez complexe, et il faut persévérer car il y a beaucoup d’émotions et de plaisir à vivre ensuite.


Un mot pour décrire ta préparation en vue des Jeux ?

Inspiration !


Merci Gaëtan, nous sommes ravis de continuer à suivre ton parcours jusqu’au Jeux de Paris en 2024 !