CIR : pourquoi faut-il ressusciter le statut jeune docteur ?

La loi de finances 2025 promulguée le 14 février dernier a modifié sensiblement le dispositif de Crédit d’Impôt Recherche. Le parlement a notamment supprimé une incitation fiscale pour l’embauche des jeunes docteurs. En France, les grandes écoles forment majoritairement des ingénieurs, … qui embauchent eux-mêmes des ingénieurs. Les titulaires d’un doctorat ès-sciences (bac +8) rencontrent souvent des difficultés à s’insérer dans le monde de l’entreprise, alors qu’ils disposent d’un savoir-faire technique et méthodologique précieux pour susciter et piloter des projets d’innovation. 

L’incitation fiscale à l’embauche d’un jeune docteur, vieille de 17 ans, proposait de rembourser 120% du coût salarial d’un docteur ès-sciences pendant deux ans, sous réserve que l’entreprise lui propose son premier CDI de droit privé. 

Les acteurs de l’innovation se mobilisent
La suppression du statut de jeune docteur a constitué une désagréable surprise pour les acteurs de l’innovation en France. Le collectif JDCIR, créé le 12 février dernier, a pour objectif la réintégration du dispositif dans la prochaine loi de finances. Ce collectif regroupe désormais 300 structures liées à l’innovation : startups, associations de docteurs, grands groupes, sociétés de conseil, fédérations professionnelles, structures de soutien à la recherche, ACI (association du conseil en innovation, dont BDO est adhérent), etc.

Un vaste plan social ?
Dans une infographie, le collectif alerte sur les effets de cette suppression :
  • 75% des jeunes docteurs déclarés au titre du CIR sont employés dans les startups, TPE ou PME,
  • 100% des startup Deeptech faisaient appel à ce dispositif. Sa suppression les fragilise fortement,
  • 3000 emplois de jeunes docteurs pourraient par conséquent être supprimés en 2025.

Le collectif publiera une étude à la fin du mois de juin avec des données plus précises sur les conséquences de cette suppression. 
N’oublions pas cependant que la dernière loi de finances a également supprimé la valorisation des dépenses de brevets dans le CIR, ainsi que le CII (crédit d’impôt innovation), qui bénéficie aux PME. Nous resterons vigilants face aux risques de nouveaux « coups de rabots » portés aux dispositifs de financement de l’innovation lors de la prochaine loi de finances.