97% des entreprises touchées par les ATMP : un état des lieux inquiétant
97% des entreprises touchées par les ATMP : un état des lieux inquiétant
Analyse : pourquoi une sinistralité si élevée ?
Cette situation s’explique par plusieurs facteurs que le baromètre met en exergue :
- Manque d’investissement dans la prévention : Trop d’entreprises relèguent encore la prévention des risques professionnels au second plan. Le baromètre révèle que seulement 40% des entreprises françaises ont un accord de prévention, alors même que depuis 2019, c'est une obligation légale pour les entreprises de plus de 50 salariés. Cette absence d'accord formel est un indicateur alarmant du manque d’actions concrètes pour gérer les risques en entreprise.
- Formation insuffisante : Malgré un niveau de connaissance conséquent dans la gestion quotidienne des risques professionnels, plus d’1/4 des responsables RH souhaitent tout de même une formation complémentaire sur le sujet. Le baromètre souligne donc un manque de maîtrise de la procédure liée aux
La question de la responsabilisation des salariés par le biais de formations aux risques professionnels reste persistante. Si certaines entreprises ont mis en place des formations de base en matière de sécurité, ces initiatives restent insuffisantes pour couvrir les spécificités des différents postes de travail ou pour sensibiliser efficacement les salariés et les managers à la prévention des risques. Ce manque de sensibilisation conduit souvent à des erreurs, à une négligence des consignes de sécurité, et in fine, à une augmentation du nombre d'accidents.
De plus, le constat global sur la sinistralité doit être nuancé par la sous-déclaration potentielle des maladies professionnelles. En particulier, les troubles psychosociaux restent souvent mal identifiés et sous-déclarés. Le baromètre de 2023 montre une baisse de 50 % des déclarations de maladies professionnelles. Bien que cela puisse sembler positif à première vue, cette baisse pourrait refléter une sous-estimation persistante, notamment des affections psychologiques qui, bien que de plus en plus fréquentes, sont souvent mal reconnues ou mal catégorisées. Ces troubles restent complexes à diagnostiquer et à déclarer, ce qui pourrait masquer la réalité du risque.
Les conséquences pour l’entreprise
La sinistralité a des répercussions directes et indirectes sur les entreprises :
- Coût direct : les entreprises à forte sinistralité voient leur taux de cotisation AT/MP augmenter proportionnellement à la gravité et la fréquence des accidents Ces coûts directs pèsent lourdement sur les finances des entreprises. D’après notre baromètre, plus de 87% des entreprises contrôlent leur taux de cotisation, mais ne sont pas toujours proactives pour le réduire.
- Coût indirect : le coût indirect d’un accident ou d’une maladie professionnelle est souvent sous-estimé. Les absences prolongées des salariés, les remplacements temporaires, la baisse de productivité, et la désorganisation des équipes entraînent des pertes financières majeures.
- Impact social et réputationnel : une entreprise perçue comme "risquée" peut avoir du mal à attirer et à fidéliser des talents. Une mauvaise gestion des risques peut donner une image d’entreprise insouciante vis-à-vis de la sécurité des employés, impactant à terme la réputation de la société et son attractivité sur le marché du travail.
Conseils pratiques : comment réduire la sinistralité ?
Il est essentiel que les entreprises adoptent une stratégie proactive de gestion des AT/MP, tant pour des raisons financières que pour la sécurité des employés.
- Renforcer la formation continue et spécialisée : les entreprises doivent investir dans des formations adaptées aux risques spécifiques de chaque métier. L’idéal est de combiner des formations théoriques avec des simulations pratiques. Ces sessions doivent aussi inclure la gestion des risques psychosociaux, qui représentent une part importante non maîtrisée.
- Instaurer une véritable culture de la prévention : il ne suffit pas de répondre aux exigences légales. La sécurité doit devenir une priorité stratégique, impliquant la direction, les managers, et l’ensemble des salariés. Cela implique de mettre en place un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) régulièrement mis à jour et de négocier un accord de prévention, comme le prévoit la loi pour les entreprises de plus de 50 salariés.
- Suivi des incidents et accidents avec des outils performants : il est recommandé d’investir dans des logiciels dédiés à la gestion des AT/MP, permettant d’automatiser le suivi des sinistres, d’analyser les causes des accidents et de mettre en place des mesures correctives en temps réel. Ces outils permettent aussi de mieux structurer les données, facilitant ainsi les audits et le contrôle des coûts.
- Engager des actions correctives après chaque incident : après chaque accident ou maladie professionnelle, il est crucial d’effectuer une analyse approfondie des causes et d’engager des actions correctives. Cette analyse doit inclure des entretiens avec les employés concernés, une révision des processus de travail, et une amélioration des conditions de sécurité.
- Recours aux dispositifs d’optimisation des cotisations : comme le mentionne le baromètre, plus de la moitié des entreprises ne contestent pas les décisions de la CPAM alors que plus de 50% des recours aboutissent favorablement. Si une entreprise juge qu’un sinistre a été mal classifié, elle devrait analyser l’opportunité d’engager une procédure de contestation. Cela permet non seulement de réduire la charge financière, mais aussi d’éviter une sur-cotisation future.
Conclusion : la prévention des AT/MP, un levier de performance
La prévention des AT/MP ne doit pas être perçue comme une contrainte légale ou une dépense additionnelle, mais bien comme un investissement stratégique. Réduire la sinistralité permet non seulement de diminuer les coûts directs et indirects, mais aussi de préserver le bien-être des employés et d’améliorer la productivité.
Nos équipes spécialisées dans la gestion des AT/MP sont à votre disposition pour vous accompagner dans l’optimisation de vos processus et vous aider à mettre en place des solutions adaptées.
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