Les entreprises reclassent davantage leurs salariés accidentés

Même si les entreprises ont une bonne connaissance de leurs droits et obligations en matière
de risque professionnel, elles peinent encore à gérer leurs dossiers AT-MP, selon le baromètre de la gestion des accidents de travail et des maladies professionnelles 2020 mené pour BDO et publié le 14 décembre.
Comment y remédier ? Quels réflexes les entreprises doivent-elles adopter ? Réponses avec Xavier Bontoux, avocat associé BDO spécialiste en droit du travail et de la sécurité sociale.

C’est un fait. L’un des apports de ce baromètre est le constat d’un plus fort « ré emploie » des salariés accidentés.

D’évidence, la recherche de postes de reclassement est facilitée dans un grand groupe, les postes disponibles étant mathématiquement plus important. S’il est difficile d’apporter des réponses à cette évolution à la simple lecture de notre enquête, notre expérience de Conseil nous permet de noter de véritables évolutions de pratiques « RH » en la matière. Ainsi, l’ergonomie des postes, l’évolution des technologies et l’étude de l’environnement de travail sont devenus des priorités dans les politiques RSE (lesquelles n’existaient d’ailleurs pas il y a peu).

Par ailleurs, nous sommes de plus en plus consultés dans le cadre de la négociation collective sur ces thématiques ; la négociation collective est un enjeu évident de sécurité au travail mais permet également de définir une politique de reclassement, tant dans ses objectifs que dans ses limites au regard des possibilités de l’entreprise considérée.

En effet, si de tels accords matérialisent les obligations pesant sur l’employeur, ils délimitent aussi ses obligations car tous les secteurs n’ont pas la même capacité de reclassement ou de ré emplois.