L’IA va-t-il faire disparaître le métier de consultant en recrutement ?

L’IA est de plus en plus présents dans l’organisation des entreprises, et plus particulièrement dans le domaine du recrutement. Selon une étude menée par Linkedin, 61% des professionnels RH dans le monde déclare que leur entreprise a déjà commencé à déployer des formations dédiées à l’IA et 61% affirment déjà l’utiliser dans leurs tâches quotidiennes. Quel est alors le véritable impact de l’IA sur le métier de conseil en recrutement ? Cette technologie est-elle une aide ou représente-t-elle un risque de voir le métier disparaître ? Faisons le points sur les promesses de l’IA, ses limites et ses réels impacts sur le recrutement.

 Il apparaît comme une évidence que l’IA est en train de transformer les méthodes traditionnelles de recrutement, et apporte des solutions révolutionnaires pour les professionnels des ressources humaines. Nous le constatons quotidiennement, l’IA permet de gagner du temps (rédaction d’offre d’emploi en quelques minutes avec ChatGPT, optimisation pour le référencement) d’automatiser les recherches de CV (parsing et predictive hiring) et même d’aider à la rédaction de messages à destination des candidats. Les applications de l’IA sont donc bien présentes dans le recrutement. Regardons maintenant les avantages concrets qu’il apporte dans le processus de recrutement ainsi que son impact sur le métier de recruteur.

L’automatisation, un des principaux avantage de l’IA dans le recrutement, permet de se libérer de tâches fastidieuses à faible valeur ajoutée. On peut ainsi extraire automatiquement la data des CV et générer des profils au même format, ou exporter de grands volumes de données dans un ATS. C’est un grand gain de temps et de charge mentale, mais aussi une réduction des coûts, une accélération des processus, une amélioration de la qualité, une réduction du risque d’erreurs. Tout cela permet aux recruteurs de se recentrer sur des aspects stratégiques de leur métier et sur l’humain. Plus de temps peut être consacrer à nouer des relations de confiance avec les talents, à évaluer leurs compétences et à proposer une expérience candidat de qualité.

L’IA permet également d’éliminer les biais en recrutement et de favoriser l’égalité des chances. En effet, elle permet de rendre le processus de sélection plus objectif et d’éviter ainsi que les recruteurs soient influencés dans leurs choix par leurs préjugés. L’IA standardise les processus de recrutement et ajoute ainsi de l’équité dans le traitement des candidatures. Il existe toutefois des risques : l’IA possède une capacité d’apprentissage et de mémorisation très élevée. Elle peut donc reproduire les pratiques discriminatoires existantes en s’appuyant sur des critères qui n’ont absolument rien à voir avec l’emploi. Par ailleurs, une recherche de candidatures via l’IA reste paramétrée par l’homme (prompt et script avec ChatGPT), et peut donc reproduire les biais humains. Amazon a d’ailleurs dû se débarrasser d’un programme conçu pour trier les CV car celui-ci discriminait les femmes. 

Pour conclure, nous pouvons dire que l’IA reproduit finalement les pratiques existantes du recrutement, bonnes ou mauvaises. Son fonctionnement du deep learning en fait d’ailleurs une boîte noire dont il est parfois difficile de justifier les choix. La sensibilisation des recruteurs à ces enjeux est donc primordiale pour en garantir une bonne utilisation. Certes l’IA peut être idéales pour certaines tâches, mais elle représente des risques pour d’autres : l’évaluation d’un candidat, le scoring d’un CV ou la prédiction du succès d’un recrutement sont des tâches sensibles qui ne doivent pas être confiées 100% à l’IA. L’humain continue à avoir sa place dans le recrutement pour en garantir le succès.