Je m’appelle Victoire, j’ai 27 ans, je viens de Chambéry, et je fais de l’escalade de vitesse ! Ça fait maintenant 10 ans que je suis en équipe de France, et parallèlement j’ai terminé mes études en septembre, je suis diplômée de l’école de commerce de Grenoble !
La première fois que j’ai grimpé, c’était en famille, j’avais 7 ans ! Depuis, je n’ai pas lâché ce sport, j’étais dans un club à Chambéry et c’est là où j’ai vraiment appris l’escalade. Pour l’escalade de vitesse, qui est un peu plus spécifique, c’était grâce à mon club à Chambéry qui organisait une compétition d’escalade de vitesse, j’ai voulu y participer, et j’ai gagné ! Petit à petit, je me suis beaucoup plus intéressée à cette discipline, et j’ai commencé à faire mon petit bout de chemin dans ce sport et à m’investir à 100% dans la vitesse !
Ce qu’il y a de plus exigeant selon moi, c’est qu’on est tout le temps sur la même voie, donc on travaille toujours la même chose. Certaines séances ne sont donc pas forcément ludiques, aller chercher des centièmes sur la même voie, c’est parfois compliqué : on peut travailler toute l’année dessus et pendant quelques mois ne pas voir la progression. En revanche, c’est également ce qui fait que de l’autre côté, quand tout s’aligne et qu’on dépasse notre record de quelques dixièmes de secondes, on est très content et ça nous remotive pour la suite !
Dans mon sport, j’ai la chance de voir que les hommes et les femmes sont égaux : on grimpe sur la même voie, à la fin d’une compétition, les « price money » sont les mêmespour tous, donc je n’ai pas été confrontée à des inégalités par exemple. Je dirais que ce sont plus des défis en tant qu’athlètes que nous recontrons, et des défis personnels que je m’impose !
L’équipe vient de rentrer d’une tournée de trois coupes du monde, on est partis 1 mois, on repart sur 3 semaines d’entrainement. Maintenant, l’idée est de remettre de la vitesse dans ma grimpe, pour aller chercher de meilleures places sur les prochaines compétitions qui arrivent fin juin et début juillet (2023). On est dans la saison, c’est dans l’entraînement où on va faire des petits réglages pour être au top et se sentir bien pour les prochaines compétitions. Ensuite ce qui me motive au quotidien, c’est le fait que je progresse, et je pense que le jour où j’arrêterai de progresser, l’entraînement deviendra plus difficile. C’est plus facile d’aller à l’entraînement quand on sent qu’on a une progression réelle qu’on peut mesurer tous les jours, donc la progression est très importante pour moi !
Ensuite ce qui me motive au quotidien, c’est le fait que je progresse, et je pense que le jour où j’arrêterai de progresser, l’entraînement deviendra plus difficile. C’est plus facile d’aller à l’entraînement quand on sent qu’on a une progression réelle qu’on peut mesurer tous les jours, donc la progression est très importante pour moi !
Il y a plein de méthodes ! En général, pour moi, le stress arrive 15 jours avant une compétition. Du coup, je vais faire pas mal de cohérence cardiaque, 3 fois par jour, 5 minutes, ça me fait du bien et ça rythme mes journées ! Au moment des compétitions, quelques jours avant et surtout la veille, je coupe les réseaux sociaux : je trouve que c’est quelque chose de stressant, je peux voir les posts des concurrentes par exemple, et donc je préfère couper et me focaliser sur moi, me recentrer ! Le jour de la compétition, en général, ça va, je suis sur l es rails, je sais ce que je dois faire, j’ai juste envie de m’amuser et de me dépasser !
Je dirais que c’est à peu près 25 heures par semaine, ça dépend aussi des périodes : si je suis en compétition, si je suis en période de développement… C’est toujours un peu dur de quantifier les heures d’entraînement.
Ce qui me motive au quotidien, ce sont les Jeux de Paris 2024 ! Depuis qu’on a appris qu’on aurait de l’escalade de vitesse aux Jeux, de savoir que notre discipline aura sa propre médaille (parce que l’escalade de vitesse est rentrée aux Jeux à Tokyo mais sous format combiné), ma motivation c’est ce défi-là !
Quand je pense à l’escalade de vitesse, je pense à l’équipe de France dont je fais partie depuis plusieurs années. L’équipe de France c’est le plein investissement dans ce sport. Ça me permet de m’épanouir, de grandir, j’apprends sur moi, j’apprends à travers l’escalade, et aujourd’hui je peux dire que c’est toute ma vie, je ne me vois pas ne pas grimper, ne pas faire de vitesse, j’aurais l’impression d’être perdue, donc c’est difficile de me demander comment ça m’a changée parce que j’ai l’impression que ça fait partie de moi et que j’ai évolué avec ce sport, c’est ma manière de m’exprimer !
Quand je suis passée en finale en Coupe du Monde et que j’ai fini deuxième. Il y a eu le moment de la présentation des athlètes, je m’en souviens comme si c’était hier alors que c’était en 2018, je me souviens même de la musique sur laquelle la présentation a été faite, c’est une musique que je réécoute encore parfois d’ailleurs et qui me booste : à ce moment-là je me suis dit « ça y est, t’es à ta place ! ». Et ensuite, d’avoir eu la deuxième place, et de partager ce podium avec une de mes anciennes coéquipières qui gagne, c’était tout simplement magique de partager ces émotions ensemble ! C’était d’ailleurs la première fois que deux françaises montaient sur le podium de coupe du monde donc c’était encore plus beau ! Et ça n’a jamais été refait depuis 😉
Je conseillerais de grimper sur la voie et sur d’autres supports, parce que la vitesse c’est très exigeant ; ça demande beaucoup de capacités physiques et techniques. Il est essentiel d'avoir un bagage de compétences avant de pouvoir se faire plaisir dans cette discipline. Donc je conseillerais d’abord de grimper sur toutes les disciplines (la difficulté, le bloc, la vitesse) et grimper avec des amies ou une bonne team afin de partager, s'enrichir des différents styles de grimpeurs et profiter de l'émulation.
Engagement !